Plus une maladie est dépistée tôt, mieux elle est traitée. Fort de ce constat, plusieurs visites et examens de dépistage sont recommandés tout au long de la vie adulte. Voici les principaux selon votre âge.

QUEL QUE SOIT VOTRE ÂGE

Une visite annuelle chez le médecin généraliste

Ce n’est pas parce que vous n’avez aucun problème de santé que vous ne devez pas consulter votre médecin généraliste. Il est recommandé de le consulter une fois par an pour faire un bilan de santé. Votre praticien vérifiera votre tension artérielle, écoutera vos poumons et votre cœur, et pourra vous prescrire, le cas échéant, différents examens biologiques.

Il pourra également vérifier avec vous que vos vaccins sont à jour. Pour mémoire, un rappel du vaccin diphtérie-tétanos-polio (DTP) est indispensable pour les adultes à 25 ans, 45 ans et 65 ans, puis tous les 10 ans. Un rappel contre la coqueluche est également nécessaire à 25 ans.

Une visite annuelle chez le dentiste 

Là encore, mieux vaut prévenir que guérir. Une visite annuelle de contrôle chez le dentiste vous permettra d’éviter des soins lourds et pénibles par la suite. Le chirurgien-dentiste procédera à un examen bucco-dentaire complet, et profitera de cette visite pour réaliser un détartrage (le brossage ne supprimant qu’environ 60 % de la plaque dentaire). La fréquence peut être raccourcie à une visite tous les 6 mois en cas de risque carieux ou parodontal élevé, précise l’Union française pour la santé bucco-dentaire (UFSB).

À noter : l’Assurance maladie a mis en place un programme de prévention bucco-dentaire à destination des enfants et des jeunes jusqu’à 24 ans. Baptisé « M’T Dents », il comprend 8 rendez-vous de prévention entièrement pris en charge et sans avance de frais (vous n’avez rien à payer) aux âges suivants : 3, 6, 9, 12, 15, 18, 21 et 24 ans.

Une visite chez l’ophtalmo tous les 3 à 5 ans

Avant 45 ans, le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) recommande de faire contrôler sa vue tous les 5 ans chez un ophtalmologiste, voire « tous les 3 ans en l’absence de contrôle à l’école ou au travail ».

 
À PARTIR DE 25 ANS

Chez les femmes, 25 ans est l’âge auquel débute le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus. Celui-ci repose sur deux frottis réalisés à 1 an d’intervalle, puis 3 ans plus tard, soit à l’âge de 29 ans, si les résultats des deux premiers tests sont normaux. Le dépistage permet de repérer de façon précoce d’éventuelles lésions précancéreuses au niveau du col de l’utérus ou, à partir de 30 ans, la présence de papillomavirus.

L’examen est pris en charge à 100 % par l’Assurance maladie, sans avance de frais (vous n’avez rien à payer). La consultation avec le professionnel de santé est, elle, remboursée aux conditions habituelles par l’Assurance maladie et La Mutuelle Générale.

 
À PARTIR DE 30 ANS

Pour les femmes, un frottis tous les 5 ans

De 30 à 65 ans, un test de dépistage du cancer du col de l’utérus est recommandé tous les 5 ans lorsque les résultats sont négatifs. Selon l’Institut national du cancer, 90 % des cancers du col de l’utérus pourraient être évités grâce au dépistage organisé.

À noter : lorsque les tests ne sont pas effectués dans l’intervalle de temps conseillé, un courrier d’invitation est envoyé par l’Assurance maladie. Il doit être présenté au médecin ou à la sage-femme pour bénéficier de la prise en charge à 100 % sans avance de frais.

 
À PARTIR DE 45-50 ANS

Un bilan cardiaque tous les 2 ans

 Même en l’absence de symptômes, la consultation d’un cardiologue tous les 2 ans à partir de 45 ans permet de contrôler l’état du cœur et de vérifier les pouls au niveau des membres inférieurs, des carotides et de l’aorte abdominale. Si nécessaire, le cardiologue vous prescrira des examens complémentaires. En présence de plusieurs facteurs de risque cardiovasculaires (tabagisme, hypertension artérielle, taux de cholestérol élevé, diabète de type 2, etc.), un bilan tous les ans peut être recommandé.

À noter : contrairement à une idée reçue, les maladies cardiovasculaires n’épargnent pas les femmes. Aux facteurs de risques traditionnels se surajoutent en effet des risques spécifiques liés à des facteurs hormonaux ou reproductifs, indique la Fédération française de cardiologie. Et après la ménopause, les risques de maladies cardiovasculaires s’accroissent : entre 45 et 54 ans, l’incidence de l’infarctus augmente de 5 % par an chez les femmes.

Une consultation chez l’ophtalmologiste tous les 2 à 3 ans

Vers 45 ans, la presbytie fait son apparition et entraîne des difficultés pour lire de près. C’est l’occasion de faire contrôler sa vue, en particulier lorsqu’on ne portait pas de lunettes auparavant. Le Syndicat national des ophtalmologistes de France (Snof) conseille de ne pas laisser passer plus de 2 à 3 ans entre chaque consultation afin, notamment, de faire contrôler sa pression intraoculaire dans le cadre de la prévention du glaucome.

Une mammographie de dépistage tous les 2 ans à partir de 50 ans

L’année de leurs 50 ans, les femmes sont invitées par l’Assurance maladie à participer au dépistage organisé du cancer du sein. Ce programme consiste à effectuer une mammographie tous les 2 ans jusqu’à l’âge de 74 ans. L’examen doit être réalisé par un radiologue agréé. Il est entièrement pris en charge par la Sécurité sociale, sans avance de frais.

En France, 1 femme sur 8 souffrira d’un cancer du sein. Et, comme le rappelle l’Institut national du cancer, 80 % des cancers du sein se développent après 50 ans, d’où l’importance du dépistage.

Un dépistage du cancer colorectal tous les 2 ans à partir de 50 ans

Le cancer colorectal représente encore la seconde cause de décès par cancer en France. Pourtant, lorsqu’il est diagnostiqué précocement, ce cancer se guérit neuf fois sur dix. Son dépistage repose sur un test très simple, remis par le médecin traitant sur présentation du courrier d’invitation de l’Assurance maladie, et que l’on réalise chez soi.

Pris en charge à 100 % par la Sécurité sociale jusqu’à l’âge de 74 ans, il permet de détecter dans les selles la présence de sang invisible à l’œil nu.

Le dépistage du cancer de la prostate : au cas par cas

Il n’existe pas de consensus scientifique sur les bénéfices du dépistage du cancer de la prostate. Ainsi que le souligne l’Institut national du cancer, les deux plus grandes études en la matière ont donné des résultats contradictoires. Il n’est recommandé ni par la Haute autorité de Santé (HAS) ni par le Collège de médecine générale.

L’Association française d’urologie reste néanmoins favorable au dépistage individuel du cancer de la prostate par le toucher rectal et le dosage du PSA, une substance libérée en petite quantité dans le sang par la prostate. À partir de 50 ans, n’hésitez pas à en parler avec votre médecin traitant. En France, le cancer de la prostate touche 1 homme sur 9 au cours de sa vie.

 
À PARTIR DE 60 ANS

Une consultation chez l’ophtalmologiste au moins une fois tous les 2 ans

 Cette surveillance renforcée est indispensable pour dépister et traiter suffisamment tôt un éventuel glaucome ou une pathologie de la rétine, telle que la dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), dont les risques s’accroissent avec le vieillissement.

Un bilan auditif tous les 2 ans

Avec l’âge, on entend moins bien. Ce phénomène physiologique, appelé presbyacousie, se caractérise par une diminution progressive et bilatérale de l’audition. Il débute en général vers l’âge de 50 ans, puis s’accélère avec les années, affectant en premier lieu les fréquences aigües. Ses conséquences sont variables d’un individu à l’autre. Alors que certains conserveront une bonne audition tout au long de leur existence, d’autres devront recourir à des aides auditives.

S’il n’existe pas de dépistage organisé de la presbyacousie, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de faire tester son audition à partir de 60 ans, idéalement en consultant un médecin ORL qui procédera au préalable à un examen de l’oreille. À renouveler tous les 2 ans, voire tous les ans après 70 ans.

 
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