On a longtemps cru qu’asthme et sport ne faisaient pas bon ménage. Erreur ! Non seulement tous les sports, ou presque, sont accessibles aux asthmatiques, mais l’activité physique exerce un effet bénéfique sur la maladie. Explications et conseils.
« Du sport ? Avec ton asthme ? Pas question ! » Cette phrase, nombreux sont les asthmatiques qui, dans leur jeunesse, l’ont entendue dans la bouche de leurs parents. Pour cause : l’effort physique s’accompagne d’une circulation plus rapide de l’air dans la trachée et les bronches. Un phénomène qui, chez les asthmatiques, peut entraîner une inflammation et une contraction des bronches, en particulier par temps froid et sec. Les asthmatiques seraient-ils condamnés à rester sur le banc de touche pour éviter les crises ? Certainement pas. C’est même tout le contraire !
Un groupe d’experts réuni par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) s’est penché sur la question, à la demande du ministère chargé des Sports. Ses conclusions, rendues en 2019, sont sans appel :
« Les activités physiques d’endurance trouvent une place de choix dans l’optimisation de l’état de santé des asthmatiques en améliorant les capacités physiques d’endurance, en potentialisant la bronchodilatation d’exercice et en réduisant l’hyperréactivité bronchique, ce qui explique les répercussions positives sur l’état clinique quotidien et la qualité de vie des patients asthmatiques. »
Le sport est donc bénéfique pour les asthmatiques. Non seulement il augmente le nombre de jours sans symptômes, mais il améliore la qualité de vie. De quoi tordre le coup à certaines idées reçues vieilles de trente ans. Mais pas question pour autant de se lancer dans une activité sportive sans précaution.
Voici quelques conseils :
1. Consultez au préalable votre médecin traitant et suivez ses recommandations. Il pourra, si besoin, vous prescrire ou ajuster un traitement de fond. Un asthme mal équilibré risque, en effet, de s’accompagner de crises à l’effort. L’utilisation d’un bronchodilatateur d’action rapide, 10 à 15 minutes avant l’activité physique, peut également se révéler nécessaire et suffit généralement à prévenir les symptômes.
2. Choisissez un sport qui vous plaît. Si certains sont plus « asthmatogènes » que d’autres (le ski de fond, par exemple, à cause de l’air froid et sec en montagne, ou l’équitation en raison d’une possible sensibilisation au cheval ou à d’autres allergènes contenus dans la paille), seule la plongée sous-marine avec bouteille est strictement interdite aux asthmatiques.
Parmi les activités recommandées, la natation tient une bonne place : l’atmosphère chaude et humide des piscines est bien tolérée par les patients (sous réserve de ne pas être allergique au chlore). Mais, comme le rappelle l’association Asthme et Allergies, « le choix […] d’un sport chez un asthmatique doit avant tout se faire en fonction de ses goûts. »
3. Prenez le temps de bien vous échauffer. Cette étape est indispensable car elle permet de préparer les bronches à l’hyperventilation entraînée par l’activité physique. Les études montrent qu’un bon échauffement exerce une protection contre les crises durant plus d’une heure. Comptez au minimum dix à quinze minutes d’échauffement. Et à la fin de l’activité physique, n’arrêtez pas brutalement : ralentissez le rythme progressivement sur une dizaine de minutes.
4. Gardez à portée de main votre traitement de crise. En cas de gêne respiratoire, de respiration sifflante ou de toux brutale durant l’exercice, n’attendez pas pour l’utiliser, recommande l’association Asthme et Allergies. Pensez également à mesurer votre souffle avant et après l’exercice avec un débitmètre de pointe pour mieux connaître vos limites.
5. Tenez compte des conditions climatiques. Évitez les activités physiques en extérieur durant les pics de pollution, mais aussi lorsque le temps est très froid en hiver. Pour réchauffer l’air que vous respirez, couvrez-vous la bouche et le nez avec une écharpe ou un masque. Enfin, si vous êtes allergique aux pollens, consultez la carte disponible sur le site du Réseau national de surveillance aérobiologique (pollens.fr).
En cas de problème de santé, adoptez la téléconsultation !
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